Dans l'un de mes précédents billets, j'ai évoqué, entre autres choses, le fait qu'il était honteux d'être un développeur, et qu'en plus il s'agissait d'un métier mal payé.
Évidemment, comme certains lecteurs l'ont relevé dans les commentaires, mon point de vue est strictement franco-français.
En effet, même si j'ai parmi mes relations beaucoup de gens qui vivent et travaillent à l'étranger et que j'ai reçu suffisamment de propositions d'emploi nécessitant une expatriation pour savoir approximativement à quoi m'en tenir sur le sujet (au moins au niveau financier), je n'ai jamais travaillé à l'étranger, et en conséquence, j'ai préféré m'en tenir à mon expérience afin de ne pas ajouter de fantasmes à la subjectivité forcément relative de mon point de vue.
Cependant, d'autres ont effectivement fait l'expérience du travail à l'étranger ou sont en train de la faire, et si leurs point de vue sont tout aussi subjectifs que le mien, ils le complètent tout de même très bien.
Je vous invite donc à découvrir l'avis de Julien Dollon, développeur avec 4 ans d'expérience et qui travaille actuellement aux États-Unis.
2 réactions
1 De MathRobin - 16/07/2012, 16:26
J'ai vu passer l'article moi aussi. Et même si comme toi, je n'ai un parcours que franco-français, j'ai aussi le ressenti qu'il commence à y avoir une prise de conscience concernant le confort du développeur en entreprise. Pas sur le reste mais que la tolérance au non-port du costume par exemple est relativement acquise. Pas complètement, mais après tout, il y a encore des gens convaincus que l'instruction est le mal de ce monde.
Quand à la honte d’être développeur, je l'ai constaté rien qu'à la ConFoo, le choc culturel est là. Ici, nous ne sommes "que" des développeurs. Là bas, même si les gens sont venus pour voir des conférences techniques, même les DSI, les CEO qui sont venus et pas forcément des techniciens ou ex-techniciens nous regardaient plus comme des gens tout ce qu'il y a de plus normal. D'ailleurs je n'ai vu personne s'offusquer de quoi que ce soit concernant l'apparence de qui que ce soit. Pourtant il y avait des tshirts crades, du polo, du costard, de la chemise à manches courtes ou longues.
A mon avis, c'est juste un problème d'acceptation de la diversité qui de façon générale n'est pas admise en France. On a peu la pensée unique à notre façon dans le monde du travail ici. Les dégâts d'une telle pratique se font du coup aussi ressentir sur l'innovation, l’entrepreneuriat, etc...
2 De Cyrano - 16/07/2012, 17:58
Je n'avais pas vu passer cet article, je viens donc de le lire... instructif, oui mais...
Comparons des choses comparables voulez-vous ? Je n'ai jamais été développeur à l'étranger, mais j'ai tout de même vécu pendant 12 ans au Canada (Ça compte pour que je donne un avis ? ) De cette expérience, je dirais que, malgré ce que peut bien dire Julien dans son blog, et même en admettant que les développeurs sont proportionnellement mieux payés aux USA qu'ici, notons qu'il a tout de même également fait remarquer qu'il y a pire qu'ici aussi, évoquant le Tunisie, doit-on évoquer d'autres endroits du Maghreb ou encore l'Asie pour s'en convaincre.
Un truc que l'expérience m'a fait constater, c'est qu'en France, on cultive et on entretient soigneusement assez volontiers une sale mentalité de bébé gâté qui pleure la bouche pleine. Autre point notable, on verra assez régulièrement des gens qui en groupe et de préférence en public parlent bien haut en faisant valoir leurs arguments comme vérité de l'Évangile, mais dès qu'ils sont tout seul face à un DRH ou un recruteur quelconque, ils sont beaucoup moins fanfarons, d'autant moins s'ils veulent le poste proposé : et là, c'est la concurrence qui joue, parce qu'on sait tous qu'il se trouvera toujours quelqu'un pour accepter la place à moindre prix. Il n'existe absolument aucune espèce de solidarité professionnelle, et dans ces condition comment faire pour dire « Non ! » à un recruteur un peu trop gourmand qui veut se gaver sur votre dos ? Et à moins d'être un vrai gourou dans sa partie, la négociation peut s'avérer ardue.
Mais au delà de tout ça, je serais tenté de dire : au lieu de se comparer avec les américains, qu'est-ce qui empêche les français d'adopter le mode de fonctionnement américain ? Mais il va y avoir des surprises : une meilleure paye, OK, mais maintenant regardons les choses en moins : moins de congés, aucune sécurité d'emploi (on peut être viré du jour au lendemain sans préavis), pas d'assurance maladie ni de retraite, si vous avez des enfants et qu'ils doivent faire des études, il va falloir casquer, et pas à moitié,... si on veut combler tous les « moins », il va falloir payer soi-même et du coup, en bout de comptes, je ne suis pas vraiment convaincu qu'il restera un « net » tellement meilleur que ce qu'on obtient actuellement.
Si les salaires sont différents, il faut aussi tenir compte du fait que les coûts et le mode de vie le sont tout autant. Certaines choses sont plus chères, d'autres le sont moins, tout ça est une question de choix personnel dans ses priorités.
Bref, vous aurez sans doute compris que je ne nourris pas « l'american dream » qui est pourtant encore assez vivace en France, et encore moins depuis l'époque à laquelle j'ai fréquenté pas mal d'américains durant quelques années en circulant au USA dans tous les sens, et même si dans un mois et demi (à l'heure où j'écris ceci) j'aurai une belle-soeur américaine (charmante au demeurant :p )