Par contre, je me souviens très bien de mon étonnement lors du déballage de l’engin devant la perfection de son conditionnement (encore aujourd’hui, le déballage d’un Mac est un moment très particulier pour moi, même lorsqu’il ne m'appartient pas), et surtout de ce que j’ai ressenti lorsqu’il m’a souri pour la première fois après que mon père eut appuyé sur son interrupteur.

À partir de ce jour-là, mon rapport avec la machine n’a plus vraiment été le même, car j’ai compris qu’un ordinateur pouvait avoir une âme.

Et c’est aussi ce jour-là que j’ai réellement su que je travaillerais dans l’informatique, par un moyen ou par un autre, et ce n’est pas les longues heures que j’ai passées à jouer au grille-pain avec les disquettes du système 6, à dessiner avec Illustrator ou à m’amuser avec Hypercard, Shufflepuck, Sim City, Spaceward Ho!, 4D ou Ragtime qui m’ont fait changer d’objectif, bien au contraire.

Le LC III qui a suivi et que je me suis offert avec mes économies ainsi que le Power Macintosh 6100 « Dos Compatible », subventionné en partie par mes grands-parents (merci !) n’y ont rien changé non plus, malgré le fait que mes camarades me regardaient comme un extraterrestre lorsque je disais que j’avais un Mac.

Le Mac m’a ainsi permis de travailler dans l’imprimerie et le graphisme, en stage ou dans le cadre d’un travail d’été, et d'acquérir un savoir-faire et une expérience qui s'est depuis révélé très utile à de multiples occasions.

Et puis, à l’Université, je suis passé du côté obscur, parce que le travail nécessaire pour pouvoir compiler mes programmes sous Linux, HP-UX et Solaris était devenu vraiment trop contraignant, et surtout parce que le coût d’un nouveau Mac était trop important pour ma bourse par rapport à celui d’un PC d’assembleur.

J’ai alors découvert les « joies » de Windows, de Linux, de FreeBSD et de la ludothèque bien plus conséquente sur cette plate-forme (il faut bien quelque chose pour compenser le reste…), mais j’ai cependant toujours gardé un œil sur Apple, notamment après le retour de Steve Jobs aux commandes.

Et puis un jour, quelqu’un m’a fait cadeau d’un Power Mac G5 (encore merci, Philippe !) et le Mac est revenu dans ma vie.

J’ai découvert alors OSX, et ses racines UNIX m’ont très vite séduit, même si malheureusement la corbeille n'est plus sur le bureau et que le Mac ne sourit plus au démarrage, ce qui lui a enlevé un peu de sa magie originelle.

Mais pour compenser, quelques perles étaient bien cachées en son sein, au tréfonds du système parmi les outils de développement, comme par exemple Quartz Composer, et J’avais surtout enfin trouvé le Linux ou le FreeBSD de mes rêves, à savoir un système UNIX beau et facile à mettre en œuvre, bref, un système intégré qui n’est pas un problème mais une solution dans le cadre d'un poste de travail utilisé quotidiennement.

Par la suite, j’ai investi une partie de la rémunération que j'ai touché pour la rédaction de la sixième édition de PHP 5 avancé dans un MacBook Air afin de pouvoir travailler facilement à sa rédaction dans les transports sans devoir transporter un parpaing et surtout pour avoir une batterie qui tient plus de quinze minutes.

Et c'est le meilleur investissement que j'ai fait dans le domaine de l’informatique, car depuis, il ne me quitte plus tellement il correspond à mes besoin, tandis qu’à la maison, le Power Mac G5 a été remplacé par un Mac mini, plus adapté à l’utilisation que nous en avons, et que ma femme a également un MacBook Air.

Le Mac Plus, lui, se repose aujourd'hui dans le grenier de mes parents après une dizaine d'années de bon et loyaux services, au côté de mes autres machines.

Je le vois parfois lorsque j’ai l’occasion de m’y rendre, posé sur une étagère, en train d’attendre sereinement que quelqu’un le fasse sourire à nouveau, et peut-être qu’un jour, c’est ce que je ferais, car parfois, sa magie me manque.

Alors, bon anniversaire le Mac !