J’avoue que j’avais pourtant une petite inquiétude lorsqu’il est arrivé, car si je l’avais relativement bien cuisiné lors de l’entretien d’embauche par rapport à PHP et MySQL, j’avais complètement omis d’aborder git.
Or, cet outil n’est pas forcément le plus simple à appréhender et il demande toujours un temps d’adaptation au néophyte, ce qui aurait pu être un problème.
Cependant, mon inquiétude n’était pas fondée et notre nouveau camarade de jeu semble suffisamment maîtriser la chose pour pouvoir s’en sortir correctement en ce qui concerne l’utilisation courante de git.
Il n’hésite pas de plus à faire des remarques pertinentes, ce qui n’est pas pour me déplaire, car cela montre qu’il fait preuve d’esprit critique et de plus, il y a effectivement beaucoup à faire pour améliorer nos processus de développement.
Je profite donc du fait d’avoir un œil neuf qui n’est pas influencé par l’historique du projet pour réfléchir à la façon dont nous pouvons nous améliorer, car l’innocence permet souvent de voir les choses différemment et de donc de proposer des solutions différentes de celles que proposent des personnes qui sont au cœur du projet depuis plusieurs mois, voir années.
En bref, globalement et pour l’instant, ce recrutement semble tenir ses promesses, même si le fait qu’il soit autodidacte pose parfois problème, car nous n’utilisons pas forcément le même vocabulaire pour parler de certains concepts.
De même, il a de mon point de vue une compréhension instinctive de certaines choses alors que nous en avons une vision plus formelle.
Cependant, tout cela est loin d’être un réel problème et nous faisons tous ce qu’il faut pour que tout se passe pour le mieux.
Alors, pourquoi est-ce que je vous parle de tout cela ?
Tout simplement parce que ce nouveau développeur est né en 1963, qu’il a donc plus de 50 ans et que c’est la première fois que je travaille en collaboration directe avec quelqu’un qui a presque 15 ans de plus que moi, avec de plus un lien hiérarchique.
Et si ce différentiel a également fait naître chez moi une appréhension, notamment parce que l’expérience aurait pu l’amener à laisser transparaître une certaine arrogance, cela ne change dans les faits absolument rien !
Alors, si vous cherchez un bon développeur pour rejoindre votre équipe, n’écartez pas systématiquement ceux qui ont dépassé la trentaine ou la quarantaine, car on peut avoir cet âge et avoir fait la démarche nécessaire pour évoluer techniquement et rester à la page, ce qui dénote une certaine passion.
Et la passion, c’est de mon point de vue ce qui fait la différence entre un développeur moyen et un bon développeur !
Et de mon côté, j’espère bien tirer le meilleur parti possible de son vécu, aussi bien à titre personnel qu’au niveau de l’équipe.
4 réactions
1 De foxmask - 04/10/2013, 15:52
Que Dieu t'entende pour les millions de chômeurs / travailleurs ayant passés ces ages ...
2 De Cyrano - 04/10/2013, 15:56
Ben ouais, c'est pas parce qu'on a plus vingt ans que la rouille a commencé à gripper nos neurones.
Je suis de la même année que ton nouveau collaborateur et je ne peux qu'applaudir à ton appel à considération vis à vis des développeurs qui ont passé le cap de la quarantaine voire de la cinquantaine.
J'ajoute aussi que la crainte que peuvent avoir certain « jeunes » à travailler avec des séniors n'est que rarement fondée. Par expérience, je peux affirmer que les binômes junior/sénior (par l'âge et non forcément par l'expérience) peuvent se montrer redoutablement efficaces, le plus jeune ayant peut-être une imagination plus débridée dans la recherche de solutions, le sénior amenant une forme de calme tranquille et d'autres formes de solutions nées de son expérience professionnelle même si elle n'est pas forcément en lien direct avec ce domaine d'activité, les deux apprenant l'un de l'autre dans des proportions équivalentes.
My 2¢
3 De Nico - 05/10/2013, 10:43
Belle vision et surtout bien cernée
"De même, il a de mon point de vue une compréhension instinctive de certaines choses alors que nous en avons une vision plus formelle."
C'est exactement ça. L'autodidacte à une culture de travail (et manière de monter en compétence) différente de par son parcours (je ne dis pas que c'est mieux ou moins bien).
Si la hiérarchie sait prendre en compte ce point là (ce qui semble le cas là) et cibler les qualités et défauts de contexte, le type peut apporter des choses très intéressantes ... voir même "Il a fait parce qu'il ne savait pas que c'était impossible ^^".
4 De Nico (un autre) - 07/10/2013, 11:01
je bosse dans une boite où les 3 personnes (sur 5) les plus importantes sont des développeurs âgé de plus de 50ans.
Je suis un tout jeuno moi avec mes 26ans.
J'y suis depuis quelques années maintenant, et je les ai vu (avec moi) bosser sur des projets en AS3, 4D, JEE, Silverlight alors qu'eux ont une vie faite de Cobol, WinDev ou Visual Basic.
Je sais pas si tous en serait capable, car une remise en question aussi profonde est rare selon moi (je bosse avec des gens exceptionnels).
J'ai eu l'expérience sur un autre projet où un chef de projet/développeur (d'une 40ène d'années) ne jurant que par Flex nous a obligé à faire un site avec. Avec les contraintes du référencement, de la compatibilité mobile et j'en passe... Résultat: tout à refaire.