Personnellement, j’ai beau me replonger dans mon passé, je n’ai jamais eu à souffrir du fait d’avoir indiqué ma profession, que ce soit dans un cadre personnel ou professionnel, à moins que de se voir prié gentiment de réparer un PC sous Windows en rade en soit une conséquence négative, ce qui, je le concède, est sujet à débat.
Et même si je n’ai pas la prétention de connaître tous les informaticiens du monde, parmi ceux que je connais, aucun ne m’a dit avoir eu honte un jour d’avoir indiqué sa profession.
D’ailleurs, la plupart des développeurs ont un blog, quand ils n’ont pas un compte facebook, twitter, google+ (oui, ça existe encore et des gens l’utilise), j’en passe et des meilleurs.
Ils parlent donc publiquement (entre autres choses) de développement informatique, et je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais personnellement, je n’ai jamais lu le moindre commentaire négatif et argumenté vis-à-vis de la profession en elle-même de la part de quelqu’un ne faisant pas partie du sérail.
De plus, il semble que les écoles d’informatiques n’aient aucun problème pour remplir leur salle de classes, à tel point que Pôle Emploi semble avoir quelques difficultés à trouver un emploi à tous les développeurs.
Notre profession semble donc attirer plus de gens que les entreprises n’en ont besoin, et si cela est une conséquence d’une image de merde, je propose à tous les chanteurs en mal de succès de faire en sorte d’avoir la plus mauvaise image possible afin de connaître la célébrité, car ils pourront ainsi attirer lors de leurs concerts plus de fans que la salle ne peut en contenir.
Cela étant dit, en y réfléchissant un peu plus longuement, il y a bien un public pour qui notre profession semble n’avoir aucun attrait, et il s’agit de la gent féminine.
En effet, même si je connais quelques informaticiennes, à commencer par ma femme, la proportion de filles dans l’informatique est ridiculement basse, et cela est visible dès les bancs de l’école.
Cependant, même si je n’ai aucune alternative à proposer, car les raisons de cet abstentionnisme féminin parmi les cursus informatiques sont à priori complexes, je doute très sérieusement que des concours du style de ceux évoqués précédemment rendent le métier de développeur plus attirant aux yeux de ces dames, surtout s’ils sont organisés avec les pieds.
Du coup, à moins qu’il ne me manque une donnée fondamentale pour comprendre en quoi l’image du développeur a besoin d’un lifting pour paraître plus sexy aux yeux du monde réel, je ne vois aucun intérêt aux concours affichant cette ambition, à moins évidemment que ce ne soit qu’un camouflage pour se donner bonne conscience et que le ou les objectifs sous-jacents soient beaucoup moins avouables.
Je suggère donc aux organisateurs de ces concours d’arrêter de nous prendre pour des cons (et accessoirement d'arrêter d'être stupide, avec tous le respect que je leur dois) et d’afficher clairement et surtout honnêtement leurs objectifs, cela fera plus sérieux, plus professionnel, et les éventuels intéressés sauront ainsi à quoi s’en tenir sans y voir de malice.
Ils pourront donc décider en toute connaissance de cause d’y participer, surtout si en plus un exemple fonctionnel de la façon dont se déroulera le concours est fourni à l'avance.
Et accessoirement, ils éviteront de se donner une mauvaise image auprès des développeurs, que ce soit à priori ou à postériori.
8 réactions
1 De Tim - 14/10/2013, 15:37
Je pense pas que se soit le mot "honte" qui convienne mais "reconnaissance".
Et personnellement je pense que oui notre métier manque de reconnaissance dans certaines hautes sphères où on considère encore certains métiers comme plus gratifiants/importants/nécessaires.
Même si le changement a été amorcé par la montée des startups orientées techniques, il est encore difficile dans de grosses boites d'être reconnu à la juste valeur de ce que peut apporter un développeur.
2 De mageekguy - 14/10/2013, 15:56
@Tim : Même si tu as raison, je ne vois pas en quoi de tel concours vont pouvoir faire changer d'opinion les hautes sphères.
3 De mnapoli - 14/10/2013, 18:43
> parmi ceux que je connais, aucun ne m’a dit avoir eu honte un jour d’avoir indiqué sa profession
"honte" est un mot trop fort, mais clairement je n'aime pas dire que je suis développeur. Ça ne fait pas réver, on me répond quelque fois "ah ouais tu geek toute la journée derrière ton ordinateur ?".
Mes parents avaient essayé de me dissuader de me lancer dans ce métier, et je ne connais aucun parent aujourd'hui (non informaticien) qui pousserait ses enfants à faire des études d'informatique.
La seule chose positive que ces métiers dégagent est le fait que le secteur emploie beaucoup, et égalemnent (par conséquent) qu'on peut donc bénéficier d'avantages sympas, comme des conditions de travail/horaires plutôt cools.
Mais pour tous ceux que je connais, on reste des "geeks qui passent leurs journées derrière l'écran", alors que bien entendu beaucoup de monde en fait autant dans leur travail.
Je rappelle que j'adore mon métier, et que ce qu'en pensent les autres ne m'empèche pas d'en profiter.
4 De mageekguy - 14/10/2013, 21:20
@mnapoli : Encore une fois, admettons que tu ressentes une certaine gêne lorsque tu annonces ta profession, encore que comme tu le dis toi-même, être devant un écran est une activité partagé avec d'autre profession et que je ne vois pas en quoi faire en sorte que tout un tas d'objets et de services de notre vie courante fonctionne correctement pour le plus grand nombre dois inclure une gêne plus ou moins importante. Mais admettons que tu ressentes une honte légère à divulguer la nature de ton métier.
En quoi des concours comme ceux dont je parle vont changer cela, aussi bien pour toi que pour ceux à qui tu indiques ton métier ? Surtout s'ils sont tellement bien organisé que leur résultats sont sujet à caution et qu'en prime, l'aspect promotion de notre métier est un moyen et non une fin ?
5 De Khertan - 15/10/2013, 14:24
"je ne connais aucun parent aujourd'hui (non informaticien) qui pousserait ses enfants à faire des études d'informatique."
Moi je le ferais (mais suis exclue, suis développeur)... pourquoi ? :
- Un des rares métier ou le télétravail existe (meme si encore trop peu) ...
- Horaires de bureau ... c'est bêtes, mais lorsque tu veux une vie familiale, faire garder tes enfants ... ça compte bcp
- Pénibilité au travail ... a part des chefs a la con, on peut pas dire que ce soit vraiment un métier pénible.
- Un salaire décent, à moins d'être une brêles ... on gagne correctement sa vie.
Un inconvénient ceci dit :
il faut aimer vivre autour de Paris ou de trés grosse ville... parceque 4/5 des postes sont autour des tres grandes villes.
6 De Kyoku57 - 15/10/2013, 14:50
J'ai du utiliser un autre terme que "développeur" ... pour trouver du boulot. L'ironie du sort est que c'est avec le terme "interface chaise-clavier", que j'ai trouvé mon boulot actuel. Comme quoi ...
7 De mnapoli - 16/10/2013, 15:58
@mageekguy Tout à fait d'accord, je tenais juste à contrebalancer l'histoire de "l'image du développeur"
@Khertan je serais le premier à adorer que mes gosses se tournent vers l'informatique également c'est pour ça que je précise bien "aucun parent aujourd'hui (non informaticien)"
8 De lanfisis - 21/10/2013, 09:55
Assez étrangement, je pense que les développeurs souffre surtout d'une "mauvaise image" au sein même des sociétés informatiques, voir même auprès d'autres informaticiens souvent montés en grade, plutôt qu'auprès du grand publique. Et ce n'est effectivement pas ce genre de concours qui vont changer la donne.
Nos métiers ont leurs particularités que la majorité des services et des entreprises n'ont pas encore réussit à appréhender,. En vrac: intégration continue et tests unitaires, pair programming, besoin d'agilité, nécessité d'avoir du matériel performant, autonomie et télétravail, rythme "pomodoro", Open Source, Github ... m'est d'avis qu'on devrait plutôt promouvoir des concours dans lesquels ces nouvelles façon de travailler sont valorisées afin de montrer aux fameux "décideurs", évoqués dans un commentaire précédent, que ce ne sont pas de simple délires utopiques d'informaticiens déconnectés de la réalité économique, mais bien de sérieuses alternatives à fort potentiel. En ce sens, je trouve que les start-up week-end, dès lors qu'elle inclus sérieusement une composante technique, sont un bel exemple des l'atout qu'est un développeur, et plus généralement un informaticien, dans une équipe.
Plutôt que de faire plancher 300 types seuls devant leur machine sur des algos débiles, il serait plus sympa de proposer un concours en équipe sur la création d'un service dont la définition serait donnée en amont, techno et système au choix des participants, qui récompenserait la créativité, l’efficacité et la qualité plutôt que la vitesse de frappe. My 2 cents.