Vous souriez ? Il n’y a pourtant aucune ironie dans la phrase précédente, ou si peu…

En effet, il n’y a aucun problème à payer 7 € du kilo une purée de carotte en pot prête à l’emploi lorsqu’un kilo de carotte de bonne qualité se trouve à 1 € le kilo sur n’importe quel marché local.

Pardon ? vous, vous voyez un problème ? C’est cher, en fait ?

Peut-être… mais pour ce prix, le fabricant nous donne la certitude que ce que mange l’enfant est bon pour lui, puisque c’est marqué en toutes lettres sur l’étiquette du pot, alors que je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais je n’ai jamais vu une seule carotte sur laquelle il est indiqué qu’elle est issue d’une culture pleins champs traitée uniquement avec des méthodes naturelles.

Comment ? Depuis quelque temps, vous n’avez plus confiance en ce qui est marqué sur les étiquettes…

En fait, je dois vous avouer qu’il y a bien longtemps que ma femme et moi sommes un peu paranoïaques à ce sujet et que c’est entre autres pour cela que nous transformons nos aliments nous-mêmes dans la mesure du possible.

Nous pouvons en effet ainsi sélectionner des produits de base correspondant à nos critères parmi lesquels figurent en bonne place la proximité du fournisseur et la saisonnalité, nous maîtrisons l’assaisonnement, et cela nous coûte beaucoup moins cher, du moins d’un point de vue strictement monétaire.

Car évidemment, il y a un prix à payer qui prend la forme du temps que nous passons derrière les fourneaux pour transformer toutes nos matières premières, et de fait, ce n’est vraiment que lorsque nous n’avons pas le temps de cuisiner ou aucun autre choix que nous donnons à nos enfants un « petit pot ».

Mais récemment, en lisant sur un panneau publicitaire le slogan suivant, je me suis dit que décidément, nous avions décidément bien raison de faire ainsi malgré le temps que cela nous demande :

Nouvelle recette : pour découvrir la carotte, autant manger de la carotte.

Car à la lecture de cette publicité diffusée par une grande marque de l’agroalimentaire infantile, je me suis demandé ce que les bambins pouvaient bien avoir ingurgité avant la mise au point de cette fameuse nouvelle recette qui semble être dorénavant exclusivement composée de carotte.

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Dans la foulée, j’ai également salué le génie marketing de cette publicité, car il fallait tout de même oser se servir de la crise sanitaire que traverse actuellement l’industrie alimentaire pour se coller une bonne image en semblant reconnaître que les choses n’ont pas toujours été faites comme elles auraient dû l’être mais que cette époque est aujourd'hui révolue puisque que le « naturel » est revenu au galop.

Après tout, comme dit la sagesse populaire, faute avouée est à moitié pardonnée…

Décidément, si nous ne réfléchissions pas plus de cinq minutes, la Publicité pourrait presque nous faire croire que la merde est bonne à manger et qu’il n’est pas si grave que cela d’en avoir été gavé depuis son plus jeune âge !