Ma première action, très symbolique, a donc été d'adhérer aujourd'hui au MUNCI.

Je précise, à toute fins utiles, que je suis loin d'être un syndicaliste dans l'âme et que jusqu'à la naissance de mes enfants, je me souciais de mes conditions de travail et des avantages découlant de ma convention collective comme de ma première chemise, du moment que je touchais mon salaire en temps et en heure et que je disposais du nécessaire minimum pour faire mon travail correctement.

Mais j'ai aujourd'hui un peu plus d'expérience à la fois du monde du travail et de la Vie, et cela m'a permis de comprendre que notre convention collective était très loin d'être à l'avantage du salarié.

Lorsque l'on arrive sur le marché du travail, on se moque totalement de ne pas avoir droit à plus de trois jours de congé pour la naissance d'un enfant, de devoir afficher un an d'ancienneté au compteur dans la société qui nous emploie pour pouvoir bénéficier du maintient de notre salaire en cas de congés maternité, de ne disposer que d'une journée pour le décès d'un grand-parent ou de pouvoir être en période d'essai pendant quasiment un an.

De même, on se moque totalement de la grille salariale, de ne pas avoir d'avantages significatifs ou que tout soit fait dans notre convention collective pour permettre aux SSII employeurs de disposer d'une flexibilité maximale en terme de ressources humaines, tout content que l'on est d'avoir trouvé un travail dans un contexte économique plus que difficile.

Il est d'autant plus facile de s'en moquer car lorsque l'on arrive sur le marché du travail, on n'a rarement un point de comparaison, alors que par ailleurs, il existe des conventions collectives bien plus équilibrées, et qu'en règle général, l'informaticien est un loup solitaire qui se soucie assez peu de ce qui existe en dehors de la matrice.

Personnellement, j'ai commencé à prendre conscience d'un problème au niveau de ma région anale lorsque mon employeur de l'époque a utilisé le point SYNTEC pour justifier une augmentation de salaire quasi nulle (alors que je dépendais à l'époque de la convention collective des télécommunications, mais c'est un autre débat).

Pour autant, je n'avais jamais entendu parler jusqu'à maintenant d'une organisation capable de défendre mes intérêts en tant que salarié dans l'informatique, alors que cela fait maintenant plus de 12 ans que je suis sur le marché du travail.

C'est donc pour cette raison que j'ai décidé d'adhérer au MUNCI et de le faire connaître, car j'ai l'espoir que mon exemple et mon action lui permettra d'augmenter (un peu) son nombre d'adhérents pour qu'il est ainsi plus de poids vis à vis des partenaires sociaux lors des négociations visant à améliorer nos conditions de travail.

Le MUNCI est une association relevant de la loi dite de 1901, qui a entre autre pour but de défendre les intérêts collectifs des professions de l'informatique auprès des institutions, des pouvoirs publics et des médias, ainsi que d'œuvrer pour, je cite, une véritable réglementation de la prestation de services et de meilleures relations entre consultants (salariés ou free- lance), sociétés de service (SSII...) et clients donneurs d’ordres.

Il a également d'autres objectifs, mais rien que ceux-ci suffisent amplement à mes yeux pour justifier mon adhésion, ainsi que la vôtre, d'autant que cela ne prend que quelques minutes et que son coût, entre 10 et 15€ en fonction de votre situation professionnelle, est plus que modique en regard de ce qu'il peut nous apporter.

Pour ce que j'en sais, le monde de l'édition informatique compte environs 45000 informaticiens, et le MUNCI en représente actuellement environs 2400.

Il y a donc une marge de progression importante !