En effet, il semble que la SYNTEC, la fédération au cœur de l'économie de la connaissance et qui a, je cite, pour ambition de rassembler l'ensemble des métiers du savoir et dont dépend entre autre la convention collective régissant les métiers de l'informatique, a décidé de précariser encore un peu plus les métiers de l'informatique.

Pourquoi encore un peu plus ?

Parce que si vous ne le saviez pas encore, la convention collective SYNTEC est l'une de celle qui est le moins favorable au salarié et donc à contrario l'une des plus favorable au patronnât.

Attention, je précise immédiatement que je n'ai absolument rien contre les patrons, d'autant que je l'ai été par le passé, mais cela ne m'empêche absolument pas de penser que cette convention a été conçue pour un certain type d'entreprise et qu'en conséquence, elle introduit un déséquilibre bien trop important dans la relation gagnant/gagnant qui devrait régir la relation entre un salarié et son employeur.

En effet, la convention collective SYNTEC est taillée sur mesure pour les SSII afin de leur permettre d'obtenir une rentabilité maximale au dépend du salarié.

Attention encore une fois, je ne suis pas forcément contre le principe des SSII et je ne les met aucunement toute dans le même panier car pour ce que j'en sais, il y fait parfois bon y travailler.

Cependant, de part mon expérience personnel ainsi que celle de plusieurs de mes relations, c'est plutôt l'exception que la règle.

Et de toute façon, quiconque prend le temps de lire dans le détail ladite convention sera forcé de convenir qu'elle est conçue pour offrir aux entreprises une flexibilité maximale en ce qui concerne leurs ressources humaines tout en apportant bien peu de contreparties en échange.

J'ajouterais qu'à la lecture du site de la SYNTEC, il est vraiment difficile de penser que cette fédération place la connaissance, le savoir ou encore le salarié au cœur de ses préoccupations, mais c'est encore un autre débat.

La Fédération Syntec, organisme patronal, n'est pas habilitée à répondre aux demandes d'informations émanant des salariés. Ceux-ci peuvent obtenir toutes informations auprès de leur hiérarchie.

J'ajouterais encore que pour une fédération ayant pour but de rassembler l'ensemble des métiers du savoir, elle semble avoir bien du mal à le partager, à commencer par celui qui lui appartient :

Pour mettre en place un lien avec le site de la Fédération SYNTEC ou pour reproduire un contenu (texte, graphique, illustration) sur support électronique ou sur support papier paru sur le site, adressez votre demande par courrier au Syntec.

Oui, c'est un peu facile, mais je n'ai pas pu m'en empêcher.

Bref, je pense que la SYNTEC et sa convention collective font du mal aux métiers de l'informatique et conduisent plus ou moins directement à une dégradation des compétences et de leur image, et ce n'est certainement pas leur code d'honneur qui me fera changer d'avis.

L'article a l'origine de ce billet est d'ailleurs ponctué de plusieurs témoignages qui démontre que c'est déjà le cas et ils sont de plus corroborés par plusieurs commentaires sur ce blog.

En effet, SYNTEC a permis aux entreprises de sacrifier sur l'autel de la rentabilité économique la mise en œuvre d'une compétence technique de haut niveau bien trop onéreuse de son point de vue et  trop difficile à vendre au profit de compétences bien moins chères mais moins efficaces, tout en nivelant par le bas les avantages des salariés et en les précarisant, afin de permettre l'optimisation des coûts financiers.

C'est certes peut être un poil caricatural, mais ce n'est pas si éloigné que cela de la Vérité, et de fait, le savoir informatique n'est actuellement plus valorisé en France, ce qui est très étrange, surtout lorsque c'est le résultat des efforts d'une fédération dont le but est de rassembler, je le rappelle, l'ensemble des métiers du savoir et qui regroupe des entreprises exerçant une activité plus ou moins illégale.

Dans le pire des cas, le système mis en place permet même de vendre ad vitam æternam des prestations de TMA afin de corriger les problèmes introduits par les prestations vendues précédemment, ce qui se passe de commentaire et va à l'encontre, de mon point de vue, du fameux code d'honneur.

Alors, lorsque je lis que SYNTEC milite pour obtenir la possibilité de licencier un salarié pour, je cite, inadaptation aux conditions du marché, je tousse, pour le moins, et j'invite tout informaticien au sens large qui aime son métier et qui  tousserait également à le faire savoir haut et fort, même si pour l'instant, je ne sais pas encore exactement comment il est possible de le faire.

Ceci étant dit, comme il n'y a apparemment que 2% d'informaticiens syndiqués, je me dit qu'il y a peut être déjà quelque chose à faire à ce niveau.

Je ne suis en effet pas du tout convaincu qu'en cette période de crise, le fait d'apporter encore plus de flexibilité sur ce marché soit une bonne chose, surtout en bradant aussi bien financièrement que techniquement nos compétences, alors même que l'informatique n'a jamais été aussi présente dans notre quotidien, que ce soit en entreprise ou dans la sphère privée.